Aujourd'hui on estime que la fréquence de la maladie varie de une naissance pour 1 million en Europe et aux Etats Unis à une
naissance pour 100 000 au Japon, dans les pays du Maghreb ou au Moyen Orient. En France, le nombre de malade est estimé
entre 30 et 50, la plupart étant d'origine maghrébine. Il existe cependant dans certaines régions, comme les Comores,
une apparition de la maladie toutes les 12 000 naissances. En effet sa fréquence est plus élevée dans les pays avec mariages
consanguins fréquents, qui facilitent la transmission des traits récessifs.
Enfin, il existe sans doute,d’après le Mayotte hebdo n° 143-vendredi 4 avril 2003- page 6, entre 3000 et 4000 cas
atteints de la maladie dans le monde, beaucoup d'entre eux n'étant pas identifiés.
Cette maladie est génétiquement due à une incapacité de l'ADN à réparer les lésions secondaires dues à une exposition aux rayonnements
solaires.
Le XP peut-être découvert chez un enfant par son médecin si celui-ci possède la principale caractéristique des malades,
c’est-à-dire des brûlures disproportionnées après sa première exposition au soleil. Cependant les « coups de soleil »
caractérisant la maladie n’apparaissent pas forcément chez toutes les personnes atteintes. Ainsi la maladie peut passer
inaperçue jusqu’à ce que des lésions précancéreuses ou cancéreuses apparaissent sur la peau.
On peut révéler la maladie à partir de certaines manifestations au niveau des yeux, en particulier la photophobie.
Le diagnostic est le plus souvent évoqué dès la petite enfance, soit vers l’âge de 1 ou 2 ans.
Il faut tout de même savoir que les rayonnement du soleil provoquent des dommages dans l'ADN des cellules exposées,
en particulier celles qui composent la couche superficielle de notre peau, l'épiderme. C’est pourquoi le diagnostic
peut-être mit en évidence par une analyse permettant de quantifier le taux de réparation de l’ADN à partir de cellules
situées dans la peau en profondeur, les fibroblastes (alors obtenue par biopsie).
Ces dernières sont des cellules qui vont sécréter la matrice extracellulaire, c'est-à-dire les protéines qui forment
les fibres du tissu conjonctif (voir schéma). Plus on est en mesure de diagnostiquer la maladie rapidement, plus tôt des
dispositions de prévention pourront être envisagée promptement (protection vis-à-vis des rayons UV, dépistage précoce
des tumeurs).
Le XP est une maladie génétique héréditaire qui se traduit par une sensibilité extrême à la lumière du soleil.
En effet les rayons invisibles et plus particulièrement les rayons ultraviolets émis par le soleil et par certaines
lumières artificielles sont nocifs pour la peau à forte dose (Voir partie II).
A court terme, ils provoquent des brûlures de la peau et des yeux, et à long terme, ils sont responsables du vieillissement
prématuré de la peau en cas d’expositions trop intenses au soleil, et de l’apparition de cancers cutanés.
Dans la population normale, la réparation de ces dommages par un système spécialisé de réparation de l'ADN, assure le
maintien du patrimoine génétique.
Dans les cellules des patients XP, une des premières étapes de la réparation de l’ADN, après exposition aux ultraviolets
de (l’excision-resynthèse*) est déficiente, ce qui se traduit par l’accumulation de mutations dans l’ADN, étant à l’origine
du développement de tumeurs cutanées.Les UV provoquent l’altération (mutation) de certains gènes. La présence de lésions
non réparées provoque, lors de la réplication de l’ADN endommagée, l’insertion de bases anormales en face des lésions et
transmettent donc de manière héréditaire des mutations dans le génome des cellules filles. A terme les cellules deviennent
cancéreuses ou meurent. Cela est presque systématiquement à l'origine de la mort prématurée des patients.
Les UV endommagent donc l’ADN des cellules exposées.
Il existe de nombreux exemples de réparation par excision-resynthèse sur des petits segments de l'ADN.
Mais l’excision-resynthèse concerne surtout la réparation d'importantes distorsions de la double-hélice.
La fixation de l'aflatoxine B1 en est un exemple :
On peut comparer l'action du NER avec celle de la photoréactivation en étudiant l'excision-resynthèse d'un
dimère de thymine :
Le système de réparation par excision-resynthèse est très général, il élimine les mutations résultant d'agents mutagènes non seulement physiques, mais aussi chimiques. C'est pourquoi c'est une voie de réparation très efficace.
Il faut savoir que le XP constitue un groupe de maladies, à l’origine de 8 gènes différents (situés sur des chromosomes différents
intervenant dans la réplication de l’ADN) qui, lorsqu’ils sont mutés, entraînent plusieurs types de XP.
On notera qu’il existe 7 groupes de XP classiques regroupant les 80% des patients atteints (de A à G, voir tableau) et un pour le XP
variant représentant 20% des patients et survenant à l’âge adulte.
Différencier les différents types de XP se révèle difficile. Cela est inconcevable si l’on se base seulement sur les symptômes.
Cependant il existe plusieurs différenciations au niveau du gène muté intervenant dans la réplication de l’ADN. Par conséquent,
cela se répercute notamment au niveau de la sévérité des symptômes et de l’âge d’apparition de la maladie.
Le type C, dit « classique », est le plus fréquent en France.
Comme nous l’avons dit précédemment le XP est une maladie génétique héréditaire.
La reproduction sexuée implique chez le nouveau né la possession de deux copies de chaque gène, une copie provenant de son père et
une de sa mère.Le XP se transmet de manière autosomique récessive. C’est pourquoi les personnes atteintes sont porteuses du gène
défectueux (muté) en deux exemplaires (l’un transmis par le père, l’autre par la mère).
Par rapport au schéma ci-contre on remarque que les parents, eux, ne sont pas malades puisqu’ils ne portent qu’un exemplaire du gène muté.
Ils sont alors porteurs sains.
Par conséquent on peut déduire de ce schéma que pour un couple ayant déjà donné naissance à un enfant malade, la probabilité d’avoir un autre enfant atteint de XP est de 1/4 à chaque grossesse. Il est donc important d’édifier un diagnostic prénatal dans un centre de génétique médicale.